Dernière semaine, la tension monte ... réparties un peu vertes, colères mal maîtrisées, bouderies en cascade, chacun s'exprime selon son caractère et son moment...
Derniers jours, à la tension s'ajoute la tristesse du départ, l'appréhension des adieux, l'inquiétude de l'arrivée...
Veille du départ, une fête de famille nous permet de ne pas y penser, et de se plonger dans le plaisir de se retrouver... demain il sera temps !
Dernières heures, la pression monte, les valises se remplissent (trop), les voitures sont (très) chargées, notre famille nous aide pour calmer le stress, derniers achats de dernière minute, et c'est l'heure...
Tous les grands-parents sont là, sans doute heureux de nous voir partir à l'aventure et un peu tristes que ce soit si loin ... les adieux n'auront rien de déchirants, les enfants sont nerveux, explosifs et déjà un peu partis... N'empêche, monter les escaliers et les voir tous les quatre en bas ne se fait pas sans une certaine émotion...
24h après, nous y sommes. Matthieu nous a préparé la maison, le frigo est plein, on a nos deux voitures, sa fierté crève les yeux, sa joie nous fait oublier notre propre fatigue...
Premières heures, la tension a disparu, la curiosité du voyage se rallume chez les enfants... ils sont à l'affût des découvertes et veulent tout voir.
Premiers jours, la fatigue nous assomme, la nouveauté nous cueille, nous prenons nos marques en douceur...
Première semaine, démarches administratives, premières rencontres, premières balades, premières fois... et l'approche de la rentrée, qui rend nerveux à nouveau...
Et puis la vraie vie reprend ses droits : conduire à gauche, mettre les essuie-glaces en guise de clignotants, faire ses courses, se faire avoir par des marchands de rue qui vendent des mangues alors que ce n'est pas la saison (et s'en souvenir en voyant une mauricienne regarder les mangues avec surprise...), partir à la chasse au rat, s'embrouiller avec des billets parfaitement inconnus et des pièces qui semblent être toutes les mêmes, apprendre à dire bye en guise d'au revoir, convenir avec la femme de ménage que même si la maison est grande, 18h de ménage c'est peut-être déjà suffisant, s'amuser en se disant qu'après avoir géré deux femmes de ménage et un jardinier/pisciniste on pourrait peut-être ajouter une case management à son CV, se faire avoir par le marchand de poissons, prendre son café les pieds dans la piscine avant le petit-déjeuner, faire rire les femmes de ménage parce que le drôle de rat sans queue qu'on trouvait bizarre est sans doute plutôt un hérisson, découvrir les embouteillages de l'île, aller faire du paddle à 5mn de la maison, envisager de conduire plutôt un petit pick-up parce que les planches de paddle seraient plus faciles à caser (et parce que c'est quand même drôle!), se battre contre les moustiques, regarder les mauriciens la bouche ouverte quand ils parlent créole et qu'on a bien reconnu quelques sonorités mais pas compris le sens, se rendre compte qu'en fait on ne manage rien du tout parce que le jardinier et les femmes de ménage savent parfaitement quoi faire, ne presque plus mettre ses essuie-glaces, tenter les quincailleries qui vendent sans transition des pneus de voiture, du shampooing, du champagne et des oeufs, faire rigoler les femmes de ménage parce qu'on n'a pas acheté le bon balai (en paille), découvrir qu'un oiseau entre et sort dans la maison et s'y sent apparemment bien, être un peu déçu parce que finalement dans le supermarché on trouve la même chose qu'en France, virer les nids de guêpes, faire la rentrée des enfants et se dire qu'il va falloir maintenant occuper ses journées (sans ménage, sans jardinage, et en essayant de ne pas se faire avoir par les marchands!)...
La nouveauté est passée, place au quotidien, à ses aléas, à ses plaisirs et à ses difficultés ! C'est le moment où l'on crée de nouvelles habitudes associées à celles dont on ne se défera pas... mais qui sait lesquelles ?!
