Je vous avais promis une belle découverte... Rodrigues est un petit bijou vert à 600 km au Nord de Maurice, de 6km sur 18. L'île est autonome politiquement, mais fait partie de Mauritius.
Depuis que nous sommes arrivés ce sont nos premières vacances en dehors de Maurice. C'est une drôle d'impression de prendre l'avion dès qu'on veut bouger (nous ne sommes jamais à plus d'1h30 de voiture partout dans l'île, donc pas vraiment de nécessité de partir en week-end par exemple). Ici on prend l'avion comme on prendrait le train. Ll'avion c'est un transport aussi courant que le vélo (qui lui est presque absent à Maurice!). D'ailleurs on en parle comme si on allait chez le boulanger (c'est presque aussi rare que le vélo !).
1h30 de vol pour Rodrigues c'est la fête (et les galères!) de l'avion, sans la folie d'un grand voyage ! Sauf au moment où on découvre la taille de l'avion... (du coucou en fait !) Artus blêmit et nous dit que ce n'est pas un vrai avion, on voit même ses hélices.... Il n'est pas tranquille mais ça passe vite ! Jusqu'à l'arrivée un peu agitée et qui donne droit à un tour de l'île pour une deuxième tentative d'atterrissage... humhum...
Enfin, nous arrivons, sous une pluie battante, et avec une perspective de tempête tropicale ! La première pour nous. A Maurice elle s'annonce plus sévère qu'à Rodrigues, mais finalement ne se transformera pas en cyclone. Une grosse tempête bretonne, ... chaude !
Première surprise : l'île est plus vallonnée mais beaucoup moins haute qu'à Maurice. Ce qui donne des points de vue partout sur la mer. Elle est si petite qu'en plus on voit toujours la mer !
A Rodrigues, une ville, la capitale Port Mathurin, qui s'éveille pour les jours de marché (en dehors desquels trouver des légumes est un exploit!!). En dehors de cette ville, des sortes de hameau le long des routes principales... et puis partout des tâches de couleurs... les maisons sont éparpillées et égrennent les collines... une belle sensation de sérénité s'en dégage...
Après ça, réflexes de voyage, on cherche des restos, on parie sur le prix du repas, on fait des jeux de société, on prend le temps, on discute avec plein de gens (je vous ai dit qu'ils sont tellement gentils, qu'à côté les Mauriciens semblent des goujats ??,), on conduit un pick-up, on entre dans des épiceries qui ne ressemblent à rien (enfin à l'extérieur elles sont toutes fraîchement repeintes par les opérateurs téléphoniques mais dedans, c'est.... local !, on cherche du pain (c'est jour de l'an et tout ferme les 1er et 2 janvier), on découvre des araignées ENORMES, on marche, on fait de l'autostop (à 7!), on rencontre la ministre des Femmes (cf l'épisode de Nus et culottés sur Rodrigues), on enfile des pulls pendant deux jours (qu'on n'avait pas sortis depuis 2 mois !), on découvre des petites criques merveilleuses, on lance des pétards pour le jour de l'an, on cherche des souvenirs, on découvre que le 31 à minuit, toute l'île résonne de pétards et de feux d'artifice pendant une heure (et plus pour les acharnés !),
on apprend qu'à Rodrigues on mange beaucoup mieux qu'à Maurice, on déguste du bon poulet, du bon porc (le plat traditionnel du jour de l'an), on monte au sommet de l'île en 5mn (321m), les enfants dorment tous ensemble (à leur demande!), on pique-nique sur une île, on fait du snorkelling dans des endroits incroyables on gère des tensions (inévitables), on fait un parcours de 3 tyroliennes (j'aurais donné cher pour ne pas le faire), une restauratrice nous donne sa recette de flan à la farine de maïs DE RODRIGUES (à la demande de Maïa), on visite un extraordinaire parc à tortues... où Maïa entendant que les femelles attendent parfois deux ans avant d'utiliser la semence d'un mâle, voire qu'elles mélangent la semence de deux mâles, répond du tac au tac "C'est bien pratique ça!!"... (fou rire général du groupe), on reprend l'avion séparément à cause du mauvais temps qui bouscule les plannings, et on rentre, heureux de notre découverte, un peu tristes de rentrer, contents de retrouver les copains, et décidés à y retourner....
La dernière semaine sera plus classique. Matthieu a repris le boulot, les grands voient des copains et les petits font un stage d'optimiste avec deux copains du quartier et plein d'enfants du village... Nos enfants sont les seuls accompagnés par leurs mamans (ils habitent sur place, et sont plus souvent livrés à eux-mêmes), les seuls à avoir un pique-nique (on ne sait toujours pas si les autres déjeunent ou pas), les seuls à avoir un lycra, une casquette et des lunettes, les seuls à se crémer, les seuls à mettre des chaussures dans l'eau, les seuls à ne pas parler créole.... tout ça est parfois déroutant pour eux, frustrant aussi d'avoir autant de contraintes, et tellement enrichissant. Ils sont accueillis par les autres enfants dès leur arrivée, et rentrent fatigués mais heureux ... il faut dire qu'ils naviguent dans un endroit paradisiaque, et qu'avec Christopher, c'est "tranquille"... tout est tranquille, le prix,, l'organisation, la gestion des enfants, le paiement... c'est tranquille ! Christopher c'est un personnage, toute son équipe a le même look "tranquille", et lui a un objectif : faire naviguer les enfants du village, leur apporter cette joie-là. Et ça marche, les enfants vont, viennent, repartent, filent un coup demain, lancent des pétards, jouent dans l'eau (d'ailleurs il n'y a pas de couloir à bateaux !), grimpent aux arbres, jouent au foot... Christopher a réussi son coup, l'ambiance est "tranquille" et tous ces gamins ont une activité saine...
Cette fois, vous savez tout de nos premières vacances de Noël... racontez-nous les vôtres, parlez-nous de vous, envoyez-nous de vos nouvelles, on est toujours à l'affût !
A très vite !
Les grimstrotters
